L impact de l ia sur l'emploi est déjà là. Depuis l'avènement de ChatGPT en novembre 2022, une inquiétude grandissante se fait sentir : serons-nous tous remplacés par des robots ? L' intelligence artificielle générative, capable d'assimiler et de créer du contenu écrit, visuel ou audio, est souvent perçue comme une menace directe pour les emplois.

Cependant, les études récentes, notamment celles de l'Organisation internationale du Travail (OIT) et du Fonds Monétaire International (FMI), tendent à nuancer cette appréhension, soulignant que l'impact principal de l'IA ne sera pas tant une destruction massive d'emplois qu'une transformation profonde du travail à long terme pour ressourdre des problèmes complexes et prendre des décisions.

Impact de l ia sur l emploi : entre automatisation et augmentation

L' impact de l IA sur l'emploi est un sujet d'étude intense, et les chiffres varient selon les institutions. L'OIT, après avoir analysé 436 professions, estime que le risque n'est pas le remplacement massif, mais la transformation des métiers, notamment dans l'aide à la prise de décision, qui pourrait affecter entre 10 et 13% des professions dans le monde, soit environ 427 millions d'emplois.

Néanmoins, 2,3% des emplois dans le monde, soit environ 75 millions, pourraient être entièrement automatisés. Le FMI va plus loin, suggérant que près de 40% des emplois dans le monde seront affectés.

Cette proportion s'élève à 60% dans les pays économiquement avancés, tandis qu'elle n'est que de 26% dans les pays à faible revenu. Le FMI estime que la moitié des emplois touchés dans les pays à revenu élevé pourraient tirer parti de l'IA pour accroître la productivité.

Impact de l ia sur l emploi : professions les plus concernées

L' IA générative n'affectera pas tous les métiers de la même manière. Les emplois de bureau peu qualifiés sont particulièrement vulnérables, avec 82 % de leurs tâches potentiellement automatisables par des bots.

Cependant, de nombreuses autres professions ne seront pas remplacées, mais plutôt "augmentées" ou transformées.

L'étude du FMI indique que les emplois les plus sécurisés sont ceux présentant une forte complémentarité avec l'IA et une haute responsabilité, tels que les chirurgiens, les avocats et les juges. À l'inverse, les télévendeurs, les vendeurs et les artistes sont cités comme des emplois à faible complémentarité et donc plus exposés.

Des transformations spécifiques sont anticipées dans plusieurs secteurs. Mais il est important de noter que la plupart des professions comprennent des tâches qui nécessitent une intervention humaine et ne sont pas entièrement automatisables par les technologies actuelles de l'IA générative.

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Impact de l ia sur l emploi : des inégalités qui pourraient s'accentuer

L'intégration de l'IA ne se fera pas sans défis, notamment en matière d'inégalités. Le FMI alerte sur le risque d'une aggravation des inégalités salariales, avec un effet négatif potentiel sur les classes moyennes, tandis que les salaires des hauts revenus pourraient augmenter "plus qu'à proportion" des gains de productivité de l'IA.

L'IA pourrait également exacerber les inégalités de genre. Les femmes seront 2,5 fois plus touchées par l’automatisation que les hommes, principalement parce qu'elles occupent majoritairement des postes administratifs peu qualifiés. Globalement, 3,7 % des emplois féminins dans le monde risquent d'être automatisés, contre seulement 1,4 % des emplois masculins.

Cette disparité est encore plus prononcée dans les pays riches, où 7,8 % des postes occupés par des femmes sont susceptibles d'être remplacés, contre 2,9 % pour les hommes.

Une autre fracture majeure concerne les régions du monde. L'IA risque de creuser les inégalités entre les pays riches et les pays pauvres. Les pays à faibles revenus sont moins susceptibles de déployer l'IA en raison de ses coûts élevés, du manque d'infrastructures (électricité, connexion internet) et d'un approvisionnement technologique insuffisant.

Cela pourrait engendrer une fracture de productivité entre les pays. Les pays à revenu élevé enregistrent la part la plus importante d'emplois exposés (34%), une part qui diminue fortement pour atteindre seulement 11% dans les pays à faible revenu.

Impact de l ia sur l emploi : nouvelles compétences et métiers spécialisés

L'IA générative, en automatisant les tâches répétitives et chronophages, libérera du temps pour des activités à plus forte valeur ajoutée qui nécessitent une touche humaine. Cette transformation redéfinit les compétences requises sur le marché du travail.

Les études soulignent une demande croissante pour des compétences humaines et cognitives uniques. Selon McKinsey, les postes qui exigent le traitement d'informations complexes, la pensée critique ou des aptitudes créatives seront moins impactés et verront leur importance croître. De plus, les compétences relationnelles et émotionnelles, incluant le leadership et l'empathie, sont de plus en plus recherchées, avec une demande qui devrait augmenter de 11 % d'ici 2030 en France.

Parallèlement, l'essor de l'IA génère une forte demande pour des profils techniques spécialisés. La demande de travailleurs dans les domaines scientifiques, techniques, d'ingénierie et de mathématiques (STIM) devrait augmenter de 16 % d'ici 2030 en France.

De nouveaux métiers émergent directement liés à l'IA, tels que Chief Data Officer ou Développeur Intelligence Artificielle

Les professionnels devront également acquérir de nouvelles compétences techniques, telles que le "prompt engineering", le machine learning, le deep learning, et maîtriser l'intégration de nouvelles données, car la valeur de l'IA dépend directement de la qualité des données sur lesquelles elle opère. Il est essentiel de former les travailleurs aux enjeux techniques, juridiques, économiques et éthiques de l'IA.

Impact de l ia sur l emploi : formation et du dialogue social

Face à ces transformations, la formation continue des travailleurs est essentielle pour qu'ils acquièrent les compétences nécessaires à l'ère de l'IA. Paradoxalement, une étude LinkedIn révèle que seulement 38 % des entreprises initient leurs collaborateurs à l'utilisation de l'IA.

Un dialogue social constructif et continu est indispensable pour accompagner ces changements et éviter les conséquences sociales négatives. Il est crucial d'assurer la participation des salariés à la mise en place de l'IA, notamment pour ceux dont les tâches se transformeront.

Le CESE souligne que le dialogue social est actuellement peu traité concernant l'IA, avec moins d'un accord sur mille faisant référence à l'IA depuis 2017, même si la proportion augmente.

En France, les entreprises privilégient diverses approches pour cette transition : la montée en compétences et la requalification d'une partie des salariés (31%), le recrutement de nouveaux talents (24%), et l'externalisation des tâches (18%). Les dirigeants français se distinguent en favorisant particulièrement la réorientation de leurs collaborateurs vers d'autres postes en cas d'impact de l'IA sur leur emploi (51% contre 46% au niveau mondial).

Impact de l ia sur l emploi : comment réussir l'intégration ?

L'intégration de l'IA en entreprise est un processus complexe qui présente plusieurs défis majeurs : les inquiétudes des employés, les coûts élevés (particulièrement pour les modèles de langage internes), le manque de compétences, la difficulté à recruter des experts, les enjeux éthiques et légaux, et la difficulté à intégrer l'IA dans les systèmes existants.

Le coût d'investissement est perçu comme le frein principal par 45% des établissements de plus de 10 salariés en France.

Le LaborIA a mis en évidence une opposition entre la "logique gestionnaire" de l'IA (axée sur l'optimisation des processus, la réduction des erreurs, l'amélioration des performances et la productivité) et la "logique du travail réel" des salariés (centrée sur la reconnaissance, l'autonomie, la responsabilité et le sens du travail).

L'appropriation de l'IA générative par les entreprises est souvent prudente, se faisant par expérimentations successives. Bien que la proportion de dirigeants réfractaires diminue, nombreux sont ceux qui expliquent ne pas avoir recours à l'IA par l'absence d'identification d'usages (70 %) ou le manque d'expertise de leurs collaborateurs (25 %).

Un phénomène notable est le "shadow GPT", où les salariés adoptent et utilisent l'IA générative sans l'approbation formelle de leur employeur. Une enquête de 2023 a révélé que plus d'un quart (28 %) d'entre eux le font, signalant un manque de formation et de politiques claires de la part de leurs employeurs.

Pour une intégration réussie, plusieurs facteurs clés ont été identifiés :

  • Un investissement continu dans la montée en compétences et la gestion du changement.
  • Un leadership et une vision claire de la part des dirigeants.
  • La définition d'objectifs précis et mesurables.
  • Le choix de technologies et de partenaires adaptés.
  • La qualité des données utilisées par l'IA.
  • Une intégration progressive via des projets pilotes et une approche agile.
  • La formation et la sensibilisation des employés pour surmonter les appréhensions.
  • Un dialogue social technologique impliquant les employés.
  • Une gestion efficace du changement organisationnel et culturel.
  • L'intégration des considérations éthiques et légales dès le départ.

Impact de l ia sur l emploi : vers une IA "capacitante" au service de l'humain

Pour que l'IA soit un véritable atout pour l'emploi, elle doit s'inscrire dans des formes de travail soutenables. L'objectif est de promouvoir une IA "capacitante", c'est-à-dire une IA qui augmente l'intelligence humaine plutôt que de la supplanter.

Le laboratoire LaborIA propose six recommandations dans ce sens :

  • Impliquer les travailleurs dès le début du processus d'innovation, en partant de l'analyse de leur "travail réel" pour garantir le bien-être, la qualité et le sens du travail.
  • Garantir la co-conception des SIA et organiser un dialogue continu entre toutes les parties prenantes (décideurs, concepteurs, ingénieurs, opérateurs, représentants du personnel) pour définir les objectifs, les règles d'usage, l'ergonomie, la distribution des rôles et des tâches, ainsi que le paramétrage de l'algorithme.
  • Mettre l'IA au service de la sécurisation des travailleurs, en la déployant pour améliorer la qualité de vie au travail, réduire les risques socioprofessionnels et soutenir les pratiques professionnelles ("augmentation-sécurisation").
  • Rendre les SIA "explicables" : le fonctionnement et les résultats de l'IA doivent être compréhensibles par les travailleurs dans leur contexte d'activité, afin de renforcer leur pouvoir d'agir.
  • Apprendre chemin faisant et accepter une part d'imprévisibilité dans les bouleversements produits par l'IA, en gérant les effets inattendus et en développant une culture partagée des usages, incluant la tolérance à l'erreur et la prise d'initiative.
  • Favoriser la délibération sur les critères de qualité du travail avec les SIA.

Le Sommet pour l'Action sur l'Intelligence Artificielle vise à faciliter les échanges internationaux pour améliorer la compréhension des SIA, anticiper leurs conséquences et promouvoir des déploiements au service de la productivité, du développement des compétences et du bien-être au travail.

L'ambition est de promouvoir une utilisation socialement responsable de l'IA grâce à un dialogue social soutenu, en évitant les discriminations de genre dans l'accès à l'emploi et en favorisant la formation et l'adaptation aux nouveaux besoins. En somme, l'IA ne doit pas être subie, mais doit être interrogée, pensée et intégrée pour être porteuse de progrès tant sociaux qu'économiques.

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